samedi 28 septembre 2013

Interview de Cédric Cheminaud, Directeur Artistique de la Cartonnerie

Que faisiez-vous avant d'être le directeur artistique de la Cartonnerie ?

J'ai commencé dans les MJC (maison de quartier) où j'étais animateur culturel, j'accueillais et je travaillais avec des artistes sur des projets avec des lycées ou collèges, on montait des spectacles. Puis, en montant les échelons dans ce domaine, je suis devenu responsable culturel de plusieurs structures et il y a 4 ou 5 ans de cela, la Cartonnerie m'a débauché pour me donner le poste de chargé de l'accompagnement et de l'action culturelle de la Cartonnerie. Mon travail consistait à repérer et travailler avec des groupes,les aider pour qu'ils deviennent professionnels. Je devais aussi travailler avec les associations locales... J'ai fait ça pendant 4 ans. Puis il y a un mois, je suis devenu programmateur de la Cartonnerie.  

Quelles différences y a-t-il entre directeur artistique et programmateur ?

C'est une responsabilité différente. Le programmateur, on va lui donner un projet artistique à mettre en oeuvre, par exemple, rajeunir le public. Nous avons  fait une étude de marché, qui a conclu que l'âge moyen de notre public est entre 23 et 33 ans. Mon directeur pourrait donc me dire que dans 3 ans l'âge moyen devra se situer entre 18 et 25 ans. Une fois qu'il y a un projet artistique, le programmateur doit choisir les groupes qui vont remplir cette mission-là. Le Directeur artistique, c'est à lui d'écrire le projet, c'est à lui d'avoir une vision de ce que peut devenir la Cartonnerie dans les 4 ou 5 ans à venir. Le Directeur artistique doit avoir une plus grande vue d'ensemble que le programmateur.

Quelles sont les contraintes du métier de programmateur pour le choix des artistes?

Je me fais plaisir, je choisis les artistes qui m'intéressent ! (rires) Non, ça ne marche pas comme ça ! Je dois rédiger un projet avec la Direction de la structure , nous avons des missions données par les subventionneurs qui nous financent et nous devons les respecter. Mais quoi qu'il arrive il faut proposer tous les genres musicaux. Par contre il faut savoir qu’aucun public n'est le même. Celui de Reims est différent de Lille ou même de Nantes et vice versa. Tous les territoires ne marchent pas de la même façon, par exemple à Reims, on trouve surtout un univers musical pop rock. Mais la Cartonnerie doit permettre de voir des groupes de tous les genres musicaux. Je veux être un programmateur très ouvert en m'appuyant sur les associations qui peuvent être ou sont à la pointe de différents genres musicaux.

Quel est votre plus gros coup de cœur musical ? 

Il y en a eu plein, mais un des derniers concerts qui m'a touché, c'était l'année dernière dans le cadre d'Elekricity : Chassol. C'est un musicien extrêmement doué. Il a l'oreille absolue, c'est-à-dire que lorsque que quelqu'un parle ou lorsqu'il entend un bruit, il le traduit en notes, il arrive à déceler la musicalité des bruits, des sons... Son travail est de mettre en musique tout ce qu'il entend, il fait des vidéos, à partir des vidéos, fait des montages et passe les mini-films sur scène pendant son show. Et ce concert organisé à St-Ex était vraiment un moment très très fort. J'ai aussi adoré le concert du 25 septembre avec Chilly Gonzales qui a été un grand moment de musique, car l'artiste a eu envie de partager son bonheur de faire de la musique devant des gens. C'est un très grand musicien, son parcours est très impressionnant. Voilà, c'est ça qui me touche, c'est pour ça que je fais ce métier, pour essayer de partager des choses.

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