Trublion
parmi les Zébulons le désormais célèbre dj du "Club Cheval"
débarque à Reims pour mettre en transe les jeunes rémois.
Accompagné de ses logos sataniques, c'est sur le parvis de la
cathédrale la folie débuta. Après ce délicieux déchaînement
d'enfer qui vient d'avoir lieu sur la scène d'Electricity, nos trois
lycéens encore étourdi par cette performance artistique et
accessoirement par les bières qu'ils viennent de boire
consécutivement sont conviés dans la loge de Panteros666 pour une
interview exceptionnelle !
Mais alors Panteros 666 est-il
le diable en personne ou un simple Zébulon ? Le mystère reste
entier ...
Les
lycéens : Alors Panteros comment vas tu après le petit show ?
Des bons moments sur la scène ?
Panteros666 :
Ouais, c'était génial ! Je sentais la puissance de la
cathédrale derrière moi ! Après, j'ai d'une manière éclair
culpabilisé qu'il y ait beaucoup de 666 et de têtes de mort (rire)
alors que j'étais dans le temple de Jésus, mais … c'était pour
le fun !
L :
Définis-nous le Zébulon ?
P666 :
Un Zébulon, je pense que c'est l'un des personnages, du Manège
Enchanté, un vieux dessin animé que nos parents regardaient. Le
genre de truc fin années 70 où c'était encore un marionnettiste
qui faisait l'animation. Le Zébulon, c'était un petit personnage
qui racontait des conneries.
L :
Ta définition à toi alors ?
P666 :
Petit personnage qui vient raconter des choses surprenantes
L :
Tu es un peu un zébulon alors ?
P666 :
Malgré moi, oui. C'est juste que les gens ne sont pas assez Zébulon
, ils devraient être plus Zébulon !
L :
Avec cette belle cathédrale, on suppose que tu as pris ton calice ce
soir, parce qu'il parait que tu bois du coca dans un calice ...
P666 :
Bien sûr ! J'ai toutes sortes de calices ! Un pour le
coca, un pour le citror eau gazeuze. Il devrait le rééditer
d'ailleurs, c'est un truc très 80's, très Breakbot, donc je
m'achète un calice des temps en temps. J'ai une petite collection,
c'est mieux qu'un verre Ikea.
L :
Comment perçois-tu la scène rémoise ?
P666 :
Quand j'ai commencé l'électro en 2010, je voyais Yuksek, The
Shoes, The Bewitched, et Monsieur Monsieur
L :
D'ailleurs comment as-tu rencontré Brodinski ?
P666 :
Notre première rencontre, c'était au kiosque à Lille. Je l'avais
rencontré avant même que je compose des track de musique
électronique. Son set était vraiment génial. Puis un jour, on l'a
renconté et il a dit "vous faites vraiment de la musique
chanmé" avec club cheval. ( Myd, Canblaster sam tibia et
Panteros ), faut vraiment qu'on taffe ensemble. Alors, j'ai sorti
les premiers morceaux de club cheval sur son label Bromance .Et tout
de suite, c'est devenu un très bon pote.
L :
En bref, raconte nous ce fameux club cheval
P666 :
Avant, je faisais du rock métal alternatif. Un jour, j'en ai eu
marre et j'ai commençé la batterie électronique. Je voulais
devenir une boite à musique vivante. J'ai rencontré Myd de club
cheval, et on a tous eu une espèce d' « épiphanie »,
une grande révélation ! Putain, il faut vraiment faire de la
musique de club ! Et on s'est tous mis à faire de la techno,
du hip hop. On a appris des choses sur de la musique plus « ghetto »
et on s'est mis à faire notre techno dans notre coin. On s'est
rendu compte que tout le monde kiffait et qu'il fallait qu'on fasse
que ça de notre vie !
L :
Un titre, un nom ? Ta claque musicale du moment ?
P666 :
Ah ça ! Faut que je check mon portable, ça va être euh…French
montana-balling out, track magnifique ! Ca fait pas beaucoup de
temps que je me suis mis au gangsta rap, et vraiment French montana
fait le meilleur album de l'année.
L
: T'écoutes tous les genres musicaux ?
P666 :
Oui ! Tout, tout ! J'écoute peut-être un giga de nouvelle
musique par semaine depuis que j'ai internet. Je l'ai eu vachement
tard par rapport à vous. Je l'ai eu à 17 piges.
L :
Il est où ton Mickey marocain ?
P666 :
Il est dans mon sac. Je l'ai cassé. Je me suis tellement agité sur
scène qu'il a volé en éclat ! Il faut que je le répare,
mais c'est pas grave, ça se retravaille, ça ce reconstruit. Ce
collier, c'est un pro modèle Panteros. Il faut porter des colliers !
Les hommes portaient des colliers au 17ème siècle : Henri IV,
Louis XVI avaient tous des putain de colliers de gangsta. Les rois de
France étaient assez gansta ! Je me plais, j'ai plein de
bouffe, plein de maisons partout, des calèches. Ils étaient supra
gangsta ! Il ne faut pas oublier de renouer avec ces traditions
là, qui sont avant tout françaises.
L :
Est-ce que tu vis de la musique ?
P666 :
Ouais carrément ! Sinon, je n'en ferais pas. En fait, j'ai eu
un boulot, je travaillais dans la pub, mais j'ai dû démissionner.
C'était un peu un saut vers l'inconnu.
L :
On a une dernière question pour toi. Avec cet art digital que tu
crées, as-tu une formation de graphiste ?
P666 : Non.
Je n'ai jamais voulu faire d'études de graphisme. J'ai toujours
adoré ça mais je pense que pour faire du graphisme, des trucs
artistiques cools, il ne faut pas faire des études d'art, sinon tu
apprends l'art et tu es dans l'espèce de monde parallèle des mecs
qui étudient l'art. Du coup, tu te détaches complètement de la
réalité, des gens normaux. Il faut créer des trucs artistiques par
rapport à des gens normaux, et pas par rapport au microcosme de
l'art. C'est pour ça que j'ai plein de potes qui partaient dans le
graphisme mais que j'ai choisi Sciences Po Lille, économie finance.
Pour bien comprendre le monde. Voilà pourquoi après j'ai fait de la
techno, et si un jour je suis clodo, j'aurais quand même fait
sciences po.
Maintenant,
au tour de Panteros666 de nous interviewer !
P666 :Et
vous, dans vos soirée, vous mixez un peu ?
N:
Charles oui, il mixe
C:
Ouais, je mixe, mes goûts musicaux se dirigent vers Bromance, Ed
Banger, Sound Pelegrino. J'ai lancé ma prod depuis peu en espérant
séduire ma ville, qui je pense, peut m’apporter beaucoup.
Panteros666
nous offre une bière et le reste de la conversation sera privé !