![]() |
Cédric Cheminaud, directeur artistique |
En quoi consiste votre métier de directeur artistique ? Qu’est-ce qui vous plait dans celui-ci ?
Le directeur artistique est la personne qui va avoir une
vision artistique d’un lieu par rapport à son territoire. Il fait en sorte d'aider des musiciens à développer et à proposer leur travail au public. Pour ma part, je programme des
concerts à La Cartonnerie et propose différents projets aux Rémois, comme le festival Elektricity. La salle doit être aussi un lieu de vie culturelle et mon rôle de directeur artistique est de proposer des idées pour faire vivre ce lieu.
Comment en êtes-vous arrivé là ?
Je n’ai pas fait d’études spécifiques. Aux alentours de 16/17
ans, j’ai commencé à organiser des concerts et des festivals avec plusieurs associations. Tout
cela m’a plu et j’ai appris au fur et à mesure sur le
terrain. Puis, j'ai commencé à monter des échelons, à être payé et à en faire mon vrai métier.
Quelles différences y a-t-il entre un programmateur et un directeur artistique ?
Le programmateur va être dédié au choix des artistes et va
négocier avec les agents. Il s’occupe plus particulièrement de la programmation
des concerts. Le directeur artistique a une vision plus générale et globale.
Il intervient auprès de ses collègues pour dire par exemple : "Il faut
rajeunir le public qui a pour le moment une moyenne de 25/28 ans". Il aide les jeunes musiciens à rentrer dans le monde de la musique.
Quelles sont les contraintes du métier de programmateur pour le choix des artistes ?
Les
contraintes pour les choix des artistes sont multiples.
Tout d'abord il y a la
taille et l’emplacement de la salle c'est à dire le nombre de places dans la salle par rapport à la population de la ville.
Ensuite le
budget pour avoir un prix de places accessible compris entre 10 et 30 euros
maximum.
Enfin le
nombre de concerts par an qui varie entre 50 à 60 dates minimum.
Pour
certains artistes, il faut adapter leur show et leur matériel en fonction de la dimension de la salle, ce qui n’est pas
toujours facile.
Nous sommes à 60% de
financement public venant de subventions de la ville de Reims, du Ministère de
la Culture, de la région et du département.
Il reste 40% d'autofinancement, cette part risque d'augmenter
avec le temps car les subventions diminuent à cause de moyens moins importants
qui privilégient de moins en moins la culture.
Ces 40% sont financés par la vente des billets, les bars, les groupes
d'entrepreneurs qui offriront des financements en échange de places ou de soirées
organisées à la Cartonnerie.
Est-ce que la nouvelle
municipalité va changer quelque chose ?
Normalement non, nous avons beaucoup rencontré la nouvelle
équipe municipale et nous sommes très confiants. A l'inauguration de ce
festival le Maire a pris la peine de venir et a pris la parole en disant
« Elektricity c'est Reims et Reims c'est Elektricity » , ce qui
montre une confiance en ce festival et ce qui va nous permettre de proposer des
choses un peu plus fortes et plus grosses pour les années suivantes.
Est-il simple d’obtenir des artistes connus étant donné la proximité de Reims avec Paris ?
Elle est gênante mais pas problématique quand on est bon
parleur et que l'on sait mettre la pression sur les agents. Sauf si l'on tombe sur des
artistes qui tournent très peu.
Moi je me bats avec Strasbourg pour faire venir des groupes de
métal car ils tournent peu et adorent Strasbourg pour leur proximité avec
l'Allemagne.
Quels ont été les artistes les plus difficiles à faire venir ? Quelles sont leurs exigences ?
Pour London Grammar ça a été la guerre avec leur équipe. Les installations électriques et autres sont
importantes et demandent beaucoup plus de place et de temps qu'il ne leur
en est donné ou consacré.
Ensuite les artistes sont très exigeants par rapport à leur confort durant leur présence
au festival telle que la nourriture demandée qui souvent ne peut être fournie
que par leur pays d'origine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.